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Charlie Hebdo: Yacine Djaziri interview sans concessions

avril 2, 2012 Revue de Press 6 Comments

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Propos recueillis par Sylvie Coma

YACINE DJAZIRI :
«UN GAMIN DES QUARTIERS DOIT POUVOIR
DEVENIR DÉPUTÉ, ET PAS SEULEMENT
DANS LE CADRE DE LA PIGMENTOCRATIE»

Yacine Djaziri,
Chef d’entreprise, militant PS, candidat aux législatives sous l’étiquette « diversité ». Un concept restrictif, mais lourd de sens.

CHARLIE HEBDO: Que représente pour vous cette notion de diversité ?

Yacine Djaziri : La seule diversité qui m’intéresse, c’est la diversité de parcours. Moi, je suis un gamin du quartier Pablo-Picasso, à Nanterre. Quand Sarkozy était ministre de l’Intérieur, il l’avait classé comme le 23e quartier le plus chaud de France. J’ai l’ADN quartier, je travaille dans les quartiers, mon personnel vient des quartiers, mon entreprise et mon réseau associatif sont dans les quartiers. Et, en tant que chef d’entreprise, j’ai un principe : aider les plus faibles. Donc j’ai une vraie boîte de bâtiment, qui fonctionne très bien, quasiment sans aides (2 ou 3 %), et je fais de l’insertion depuis une quinzaine d’années avec une centaine de jeunes et de moins jeunes. Avoir encore une quinzaine de salariés supplémentaires, des grosses voitures et des cigares, ce n’est pas du tout mon moteur de vie. Ce que je veux, c’est un certain confort pour ne pas avoir à dépendre des autres, et faire de la politique pour pouvoir transformer la société.

 D’où vous est venue cette volonté de transformer la société ?

Mon premier déclic, c’est quand notre mairie communiste a construit un gymnase en plein milieu du quartier, sans penser que les gens qui habitaient autour pouvaient avoir envie d’y accéder ! Dès l’inauguration, ils ont réservé tous les créneaux pour leurs grosses associations sportives. Ce gymnase était comme un grand aquarium, hors de notre portée. J’avais 18 ou 19 ans, avec un groupe de jeunes, on a bloqué l’entrée pour les forcer à discuter avec nous. Quand ils nous ont rencontrés, ils nous ont dit : « Ah, c’est vous, les jeunes, c’est sympa!» Tout juste s’ils ne nous ont pas sorti : «Mais vous parlez français !» Finalement, on a réussi à arracher des créneaux qui, vingt trois ans plus tard, existent toujours. Ce que cette histoire révèle, c’est que les politiques avaient fait ça tout seuls dans leur coin. Ça m’a poussé à m’engager dans le social.

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 D’où votre entreprise d’insertion ?

On est allés chercher des cassés de la vie, sortis de prison, SDF, toxicos, et on les a formés aux métiers du bâtiment. Vous voyez cette grande tour ronde, moche, à Nanterre ? Mon premier employé dormait dans les caves. Il était SDF et, maintenant, il est chef de chantier chez moi et il a son appartement au centre-ville. Comme la situation des sans-papiers me touche énormément, on en a embauché une dizaine avec contrat. Ils ont tous été régularisés. Mes clients ne savent pas qu’on fait de l’insertion. J’ai McDo, Campanile, Club Med Gym… Ce qui compte, pour eux, c’est le prix, le délai et la qualité. Le reste, ils s’en foutent. Et ça marche. On a eu le prix de l’Espoir du management 2010. On a battu Coca-Cola, c’est la fierté des gars. En soi, je m’en fiche, mais ça permet d’essaimer l’idée du champ du possible.

 

Le champ du possible?

 Au collège, quand j’avais 14 ans, j’ai fait une rédaction dont le sujet était : « Imaginez-vous dans dix ans. » Et moi, je me voyais chef d’entreprise dans une chaîne de magasins de sport, avec du personnel, une belle voiture… Un rêve de gamin, quoi. Mon devoir a beaucoup fait rire, il a fait le tour de la salle des profs. Pour tous, c’était amusant et divertissant. Je me suis payé un 15. Mais, encore aujourd’hui, je ne sais pas si ce 15 était lié aux qualités de mon petit texte ou si c’était dû au décalage entre mes rêves et l’image que les profs se faisaient de moi, le gamin des quartiers. À un moment donné, l’enjeu se situe là. Je n’ai aucun complexe d’infériorité et je n’en ai jamais eu. C’est dû à la façon dont j’ai été éduqué. Dans la mythologie familiale, j’ai un grand-père qui est parti de Kabylie, pieds nus sous la neige, pour se rendre à Alger à l’âge de

 «Un jeune des quartiers a sept fois moins de chances d’être embauché qu’ un jeune du centre-ville. »

13 ans. La nuit, il travaillait au port comme veilleur de nuit, et, le jour, il était peintre en carrosserie. Il a mis de l’argent de côté, acheté un commerce, une tôlerie, un garage, a construit sa maison et celle de ses enfants. Mon père, lui, a commencé comme ouvrier, puis a réussi à créer son restaurant. Inconsciemment, j’ai été éduqué dans le champ du possible.

Pourquoi, aujourd’hui, vous êtes-vous engagé en politique ?

Parce que c’est le moment. Dans les quartiers populaires, on est passés par différentes phases. Il y a d’abord eu le temps de l’associatif, qui a eu son utilité. Puis, ça a été le temps entrepreneurial. Les gens ont senti le besoin de créer leur boîte, parce qu’ils ne voulaient plus quémander, ils voulaient leur indépendance sociale. Aujourd’hui, le temps du politique est arrivé. Je veux qu’un gamin des quartiers populaires puisse devenir député, maire, ministre, et pas seulement dans le cadre de la « pigmentocratie ». Au contraire, je veux la normalité. Je me présente à la députation contre Jacqueline Fraysse, qui, bien qu’elle soit en place depuis quarante et un ans, trouve normal de se représenter pour un nouveau mandat de cinq ans. Eh bien, moi, je veux qu’un Yacine puisse entrer à l’Assemblée nationale en tant que citoyen français et qu’on trouve ça tout aussi normal, voire plus, légitime.

Pourquoi ce « temps du politique » est-il si tardif ?

 Parce que ce n’était pas la priorité de nos parents. Et pour cause ! À leur époque, on n’avait pas la carte de résidence de dix ans, elle n’était que d’un an ! C’est Mitterrand qui l’instaurera après la Marche pour l’égalité. Donc, comme nos parents étaient dans la peur de l’expulsion, l’ambiance c’était : chut, tais-toi, ne te fais pas remarquer. Ni socialement, ni encore moins politiquement. Eux étaient dans le mythe du retour au pays. Vous connaissez les dépôts-ventes Troc de l’Île, ces immenses entrepôts bourrés de meubles ? Eh bien, l’appartement dans lequel j’ai grandi, c’était un Troc de l’Île ! Je marchais en écrevisse, sur les côtés, parce que ma mère entassait des meubles partout, avec l’idée qu’un jour on allait rentrer au bled et que tout ça nous serait utile. Ce n’est pas pour rien que les Portugais ont acheté des pavillons et qu’aucun Maghrébin de cette génération-là ne l’a fait…

caricature CharlieHebdo e1334065564664 300x236 Charlie Hebdo: Yacine Djaziri interview sans concessionsPourquoi avoir choisi le PS ?

J’ai été baigné dans la culture communiste. Je me souviens que la voisine du 8e étage venait nous vendre L’Humanité Dimanche à un franc ! Et ma mère, qui pourtant ne le lisait pas, l’achetait pour lui faire plaisir, par respect et politesse. Tout était encadré par le PC. Ils venaient au départ des colos, et, à la fête de fin d’année, il y avait les Pionniers de France, les centres de loisirs, Femmes solidaires, tout un maillage. Pour autant, nous, habitants des quartiers, devions rester à notre place. Nous n’avions pas les codes de « l’entre soi ». Les dirigeants politiques et syndicaux se gardaient les enfants entre eux, partaient en vacances entre eux et trouvaient normal de se faire la courte échelle pour le boulot et pour les responsabilités politiques. Et ça fonctionne toujours un peu comme ça. Donc il faut pousser, faire ses réseaux, prendre son ego en main et avoir envie d’avancer. Au PS, il y a une volonté affichée, de la part de la direction, de changer un peu le canevas.

Martine Aubry a bloqué une quinzaine de circonscriptions «diversité ». Pour le moment, je pense qu’on est obligés de passer par cette discrimination positive. Mais ça doit rester un coup de pouce transitoire.

Vous êtes entendu, au PS ?

 Depuis 2005, je porte une proposition qui vient d’être reprise par Hollande il y a quinze jours : les « emplois francs ». Ça part du constat qu’ un jeune des quartiers a sept fois moins de chances d’être embauché qu’un jeune du centre-ville. L’idée des emplois francs est simple : quand on naît dans une zone sensible urbaine, on n’en sort pas. On y grandit, on y est scolarisé, on y bosse, on y meurt. Il faut casser ça. Or, où passe-t-on-le plus clair de son temps? Au boulot. Avec les emplois francs, chaque entreprise, n’importe où en France, quand elle embauchera un jeune de ces quartiers, sera exonérée des charges sociales pendant trois ans, de façon dégressive. Ça contribuera à développer le flux, le brassage, l’échange. Je sais qu’on va y arriver.

Les seize propositions de  » Respect Mag  » et Terra Nova pour une  » France métissée « 

Le Journal Le MONDE a repris dans cet article, les propositions sur le thème de l’emploi  de Yacine Djaziri, président d’une commission sur les quartiers populaire au sein du think tank Terra Nova.

lemonde logo2 300x70 Les seize propositions de  Respect Mag  et Terra Nova pour une  France métissée

Article Le Monde 25.01.2012 – Elise Vincent

Le magazine et le think tank proche du PS entendent aborder le débat sur l’identité nationale de façon positive. Ils suggèrent par exemple d’inciter les entreprises à employer des habitants des cités.

C’est un appel original à la  » France métissée  » que devaient lancer, mardi 24 janvier, le magazine Respect Mag et le think tank proche du Parti socialiste Terra Nova, à Paris. Un appel organisé autour de  » 16 propositions « , qui concernent aussi bien le domaine du logement, de l’éducation, de l’emploi que de la culture et sur lesquelles ils souhaitent inciter les candidats à la présidentielle à se positionner.

Ces propositions, développées afin de promouvoir notamment une meilleure  » égalité des chances  » en France, sont le fruit d’une réflexion de  » plus de six mois « , selon le rédacteur en chef de Respect Mag, Marc Cheb Sun. Un travail mené en partenariat avec des personnalités qui animent le débat sur la diversité dans l’Hexagone : l’historien Pascal Blanchard ou la militante et éditorialiste Rokhaya Diallo.

Parmi les idées développées, trois se démarquent. L’une d’entre elles est portée par Yacine Djaziri, un responsable associatif. Elle vise à instaurer une forme de  » discrimination positive  » à l’embauche en fonction de l’adresse. Celle-ci se ferait via une  » loi  » qui inciterait  » fiscalement et pendant trois ans, avec effet régressif «  en fonction du salaire versé, les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) à embaucher des personnes résidant dans les zones urbaines sensibles (ZUS).

Une autre proposition, portée par Kent Hudson, patron d’une société de conseil pour les institutions financières, s’inspire, elle, d’une loi américaine : le Community Reinvestment Act (CRA). Objectif :  » favoriser le réinvestissement bancaire dans les quartiers populaires « . Depuis 1976, aux Etats-Unis, cette loi oblige les banques à tracer l’origine et l’utilisation des flux d’épargne puis à les investir proportionnellement dans les quartiers défavorisés s’il est avéré qu’il existe un déséquilibre.

La troisième proposition vient de Laurence Méhaignerie, la présidente d' » Equity Lab « , une société de conseil qui travaille sur la diversité en entreprise. Cette dernière propose d’intégrer dans la loi des «  indicateurs précis et comparables «  de mesure de la diversité dans le système de responsabilité sociale des entreprises (RSE).

Pour être efficaces, la plupart des propositions défendues par Respect Mag et Terra Nova impliquent toutefois que les  » statistiques ethniques  » soient développées en France, admet Olivier Ferrand, le président de Terra Nova. Selon lui, cette extension pourrait être envisagée dans le cadre défini par le rapport du chercheur François Héran, rendu public en février 2010. Un obstacle pratique qui reste toutefois important, tant le sujet est sensible.

La plupart des autres propositions de Respect Mag et Terra Nova ne sont, elles, pas nouvelles, et relèvent plus de l’incantation. A l’image de celle qui souhaite » éliminer les contrôles au faciès «  pour  » restaurer le lien de confiance entre police et citoyens « . Ou de celle qui veut  » favoriser la mixité «  en augmentant l’amende des communes qui ne respecteraient pas le seuil de 20 % de logements sociaux.

Respect Mag et Terra Nova reprennent par ailleurs l’idée d’introduire dans le calendrier une fête musulmane et une fête juive en remplacement de deux jours fériés. Une proposition lancée le 10 janvier par la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Eva Joly, et qui avait fait polémique. Cette idée ne suscite pas l’adhésion des responsables musulmans et juifs (Le Monde du 14 janvier).

Pour M. Ferrand, cet appel lancé en même temps qu’un numéro spécial de Respect Mag sur le sujet se veut néanmoins une  » façon positive «  d’aborder  » l’identité nationale « .  » Nous avions cette idée depuis longtemps « , détaille-t-il, mais le débat conduit sur le sujet par l’ex-ministre de l’immigration Eric Besson, entre la fin 2009 et le début de 2010, avait  » gelé la chose « , selon lui.  » Pour nous, l’identité nationale se nourrit bien sûr des apports d’hier, mais aussi des nouveaux Français. C’est une identité nationale en mouvement, métissée « , plaide-t-il.

Pour continuer sur cet article, vous pouvez lire le traitement du sujet  par

logo respectmag 300x76 Les seize propositions de  Respect Mag  et Terra Nova pour une  France métissée

   en cliquant ici,

Article sur les banlieues par Terra Nova

Banlieues

par Jacques Donzelot et Yacine Djaziri

Régulièrement présentés comme des territoires en marge de  l’insertion politique, sociale et économique les banlieues les plus défavorisées sont marquées par une désaffection croissante à l’égard des pouvoirs publics. Cette attitude de défiance et d’incompréhension marque l’échec d’une ville devenue un lieu de séparation plus que de rassemblement..

. pour lire la suite cliquer ici

 

 

Diversité : le PS reprend la main

décembre 14, 2011 Revue de Press No Comments

logo LIBERATION 300x109 Diversité : le PS reprend la mainDiversité : le PS reprend la main

 

Après quelques ajustements, le PS devrait passer la barre des 25, voire atteindre les 30 circonscriptions «diversité». «Notre bataille, ce n’est pas le nombre, souligne Christophe BORGEL, secrétaire national du PS aux élections, mais la qualité des circonscription et des candidats». Quand il prend ses fonctions à l’hiver 2008, il a en tête « la photo souvenir de 10 députés de la diversité posant devant l’Assemblée avant d’entrer dans l’hémicycle : un truc vraiment fort».

COMBAT

Suivent quatre années à repérer les valeurs montantes. Hélène Geoffroy, conseillère générale du Rhone, d’origine guadeloupéenne, devrait facilement succéder à Jean-Jack Queyranne dans la 7èmecirconscription du département. Seybah Dagoma, née à Nantes de parents tchadiens, a été investie dans la 5ème circonscription de Paris, autre fief de gauche, comme Chaynesse Khirouni, candidate à Nancy. Ce sera moins facile – mais jouable – pour l’ancien président du MJS Razzy Hammadi à Montreuil, pour le secrétaire national Pouria Amirshahi dans la 9ème circonscription des Français de l’étranger ou pour Yacine Djaziri, quadra entrepreneur à Nanterre. Najat Vaillaud Belkacem, elle, affontera Dominique Perben, dans une circonscription lyonnaise ancrée à droite.  Un combat politique avec un grand P, selon Sabrina Ghallal. Car si Nicolas Sarkozy a frappé un grand coup il y a cinq ans en faisant entrer la diversité au gouvernement « la différence, c’est d’être élu, pas nommé ».

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